LA FLEUR AU FUSIL

  • Peinture (130 x 97 x 2.5 cm)
  • Acrylique sur châssis entoilé
  • 2025
2200
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LA FLEUR AU FUSIL
Acrylique sur châssis entoilé
Format 60F (130x97)
www.emmanuelle-henry.com

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De la bouche de votre canon, votre fleur à trois pétales, Madame, semble reposer en plaies, devant un fiasco ambiant qui tendrait à vouloir nous faire croire que vous n’êtes plus, ou que vous ne seriez plus des nôtres, Madame.

Vous saurez répondre à cela, du haut de votre grand âge, vous qu’une intelligence humaine a conçue pour incarner, au cœur d’une révolution, les valeurs et les idéaux d’une République française naissante, qu’en résistante inépuisable, il n’en est rien.

Vous êtes encore, même mourante, bafouée, humiliée, effarée : debout, à entendre la voix des peuples, ici et là-bas, qui, à cœur fendre, hurlent, scandent et clament aujourd’hui, en écho à d’autres hiers, jamais assez assassins, il semblerait, pour servir de leçon, des : « On avait dit “Guerre à la guerre”, on avait dit “Plus jamais ça”, on avait juré que c’était “La der des der”, on avait déjà hurlé “Assez de sang versé”, “Plus de morts pour rien”, “L’humanité d’abord !” »

À cœur tendre, dans votre fort fort d’affranchissement, de sagesse, de raison, de justice et en résistance à tout ce et ceux qui ne le représentent pas, vous entendez à nouveau résonner, dans nos trachées,
les cris montants, flippés, presque asphyxiés, de révolutionnaires renaissants.

Même les sans-voix, vous les entendez, car la vôtre, Madame, résonne même en tous ceux que l’on porte au silence, en tous les à bout de souffle, souffle court ou coupé, qui perdent progressivement, avec l’espoir, la voix.

À l’heure où une armée de pacifistes réveillerait bien Camus de son long sommeil — lui qui écrivait que la seule bataille qui vaille d’être menée est celle que l’on engage en faveur de la paix — nous vivons aujourd’hui encore dans un monde en guerre de n’avoir su la rendre possible.
Un monde où les crimes contre l’humanité refont surface en masse, où le fascisme, longtemps grondant dans le silence d’oubliettes méritées, reprend, vaillant, tenace et sûr de lui, une place que l’on avait rangée, comme la guillotine, au placard.
Un monde où la culture de la différence efface tout principe d’égalité d’hommes nés libres et égaux en droit — de droit seulement, ne semble plus suffire.
Un monde encore où l’acheminement d’une aide humanitaire n’arrive plus à destination, au mauvais vouloir d’un principe de fraternité ignoré par des tiers ivres d’égo en tout.
Un monde encore où notre si belle France, en peine d’amor, est devenue, de trop de libertés laissées à des égoïstes égocentrés, amoureux d’un fric qui ne leur appartient pas, mais d’un pouvoir que nous leur avons concédé : inconsciente ou sénile, nous voilà la risée du monde.

Qui suis-je, n’est-ce pas, dans ce foutoir, pour que, de ma bouche à canon, j’aligne des généralités qui ne feront d’effet qu’à ceux qui vous ressemblent ?
Qui suis-je, enfermée chaque jour dans un micromonde de neuf mètres carrés, à peindre et dépeindre un monde qui m’échappe et dont je ne maîtrise pas totalement les tenants et aboutissants, ni d’une Histoire ni de ce qui lui pend au nez ?
Qui suis-je pour parler pour vous, Madame, alors qu’en allégorie de tant de beauté, incarnation sublime de valeurs pacifistes, je vous voudrais être tous les Hommes ?

Je suis l’enfant d’une femme qui ne saura pas mourir.
Je suis une enfant de saturne qui peut souffler maintenant. De vous avoir peinte telle que je vous imagine encore en paix et souffle toi-m’aime, toujours en amour, Maman.

  • Technique : Peinture (Acrylique sur châssis entoilé)
  • Année de réalisation : 2025
  • Hauteur : 130 cm
  • Largeur : 97 cm
  • Epaisseur : 2.5 cm
  • Poids : 2 Kg

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